Sur Les 7 du Québec: Six ans plus tard, l’Irak toujours sous occupation militaire
Six ans plus tard, l’Irak toujours sous occupation militaire
Il y a maintenant six ans, le 20 mars 2003, commençaient à pleuvoir les premières bombes de la liberté et de la démocratie sur Bagdad. L’administration Bush avait tenté de lier l’Irak de Saddam Hussein aux évènements du 9/11 ainsi qu’à l’Al Qaïda, en plus d’accuser l’Irak de posséder des armes de destruction massive avec la capacité de lancer une attaque sur Londres en 45 minutes, selon les déclarations de Tony Blair. À cela s’ajoutera les affirmations mensongères, mais combien spectaculaires et effroyables souvent, répétées par Bush, Cheney, Rumsfeld et Rice comme quoi l’Irak cherchait à se procurer la bombe nucléaire, constituant une menace à la sécurité des États-Unis.
Pour ce qui est de Tony Blair et de son ancien gouvernement, en 2004 Lord Hutton les avait blanchit des accusations qui pesaient alors sur eux voulant que les renseignements avec été manipulés pour ouvrir la voie à la guerre contre l’Irak.
Mais au début du mois de mars 2009, un mémo de l’ancien expert en défense du Cabinet Office, Desmond Bowen, montrait qu’il était en désaccord avec l’affirmation que Saddam représentait une menace immédiate. Le mémo datant de septembre 2002 et écrit pour le Joint Intelligence Committee révèle des commentaires sur des documents préparatoires du gouvernement dans le dossier de l’Irak.
Les experts du renseignements avaient avertis explicitement Tony Blair que la Grande Bretagne n’était pas “en danger imminent d’une attaque” de Saddam Hussein. Ce fut le mensonge du siècle.
On apprendra plus tard, non pas de la bouche des grands médias- qui ont plutôt contribué à nous vendre la guerre sans poser de questions- mais surtout par l’effort chevronné de quelques journalistes encore intègres et de beaucoup de blogueurs surtout du mouvement pour la vérité sur le 9/11, que toutes ces allégations étaient fausses.
Mais nous n’étions pas les seuls à savoir cela. Le Pentagone a publié un rapport l’an passé dans lequel ils ont fait la revue de plus de 600 000 documents irakiens confisqués lors de l’invasion américaine en 2003. Le rapport est clair : Saddam Hussein n’avait aucun lien opérationnel avec Bin Laden, ni l’Al-Qaïda, qui sont en fait tous deux des créations de la CIA. Voici ce document en format PDF.
Au sujet des connexions de l’Irak sous le régime Hussein avec Ossama Bin Laden et l’Al-Qaïda, ce mensonge ne colla pas très longtemps, car il était un fait connu qu’ils étaient en réalité deux ennemis jurés ! Le régime hautement séculaire et sunnite de Hussein était en fait l’ennemi juré d’Oussama Bin Laden, un chiite d’Arabie Saoudite avec son Al-Qaïda et leur radicalisme islamiste.
En ce qui a trait à la supposée poursuite de l’arme nucléaire et les tentatives d’acheter de l’uranium en Afrique, le rapport avait été plagié du travail d’un étudiant datant de plusieurs années et cette affaire a donné lieu à la divulgation illégale de l’identité de l’agent de la CIA Valérie Plame, tout un scandale en soi.
Voici ce qu’en dit Wikipédia :
« * février 2002 : à la demande de la CIA, un ancien ambassadeur, Joseph Wilson, est envoyé au Niger pour enquêter sur un éventuel trafic de matériau nucléaire avec l’Irak. Il s’agissait de prouver que l’Irak de Saddam Hussein avait bien essayé de se procurer de l’uranium pour construire une arme nucléaire. Après enquête, Joe Wilson n’a rien trouvé confirmant cet allégation. Pire, il a prouvé que les documents sur lesquels se basait l’administration Bush étaient des faux (voir Scandale du Nigergate). »
« * 28 janvier 2003, lors de son discours sur l’état de l’Union, le président Bush fait référence au Niger pour défendre son plan de renversement du gouvernement de Saddam Hussein. »
« * 6 juillet 2003 : Joseph Wilson, dans le New York Times, déclare ce que je n’ai pas trouvé en Afrique. « Si mes informations ont été ignorées parce qu’elles ne correspondaient pas à des idées préconçues sur l’Irak, alors on peut légitimement faire valoir que nous sommes entrés en guerre sous de faux prétextes ». »
« * 14 juillet 2003 : plusieurs journalistes divulguent progressivement l’identité de son épouse. Cooper travaille pour Time Magazine et Judith Miller pour le journal The New York Times, alors que Robert Novak tient une chronique publiée par différents journaux. Dans l’une de ses chroniques, Robert Novak révèle que Joe Wilson, un ancien ambassadeur qui s’est opposé publiquement à la guerre en Irak, a pour épouse une agente secrète de la CIA, Valerie Plame. C’est la première fois que la couverture de celle-ci est ainsi « grillée ». Par la suite, Cooper et Miller enquêtent sur l’agente, mais seul Cooper publie quelques lignes sur elle, sans toutefois la nommer. Plusieurs journalistes estiment que la publication du nom est destinée « à discréditer ou à punir le mari de Plame »[1]. »
« * 7 avril 2006 : le président George W. Bush est mis en cause personnellement pour la divulgation d’informations secret-défense. Le procureur a en effet remis à la Cour fédéraledistrict de Columbia une réponse écrite, rendue publique jeudi 6 avril 2006. En juillet 2003 M. Libby aurait fait « fuiter » des informations à plusieurs journalistes pour tenter de sauver la crédibilité des justifications avancées par l’administration Bush pour renverser Saddam Hussein. Dick Cheney aurait dit à son chef de cabinet que le président l’avait « spécifiquement autorisé à révéler certaines informations ». M. Libby a alors contacté la journaliste Judith Miller du New York Times pour lui expliquer que Saddam Hussein poursuivait « activement » sa quête d’uranium et de bombe atomique selon un rapport récemment rédigé par la CIA en octobre 2002. Il nie cependant être celui qui a livré l’identité de l’agent Valerie Plame, un crime selon les termes d’une loi sur la protection des agents secrets de 1982. »
« * 12 juin 2006 : Karl Rove apprend qu’aucune accusation ne sera retenue contre lui.[1] »
« * 12 juillet 2006 : Bob Novak dévoile que Karl Rove était une de ses sources.[2] »
« * 28 août 2006 - 7 septembre 2006 : la première source de Robert Novak était en réalité Richard Armitage, l’ex-secrétaire d’Etat adjoint américain. »
En ce qui a trait aux armes de destruction massive, les inspecteurs de l’ONU savaient déjà qu’il n’y en avait plus depuis 1991, date de la Première Guerre contre l’Irak sous George H.W. Bush père. L’actuel président Bush a dû d’ailleurs admettre publiquement qu’il n’y avaient pas aucune arme chimique ni biologique en Irak. Cela ne devrait pas surprendre, surtout dans le contexte où Saddam Hussein fut à l’origine un homme de la CIA, et que dans les années 80, au sommet de la guerre Iraq-Iran et des utilisations d’armes biologiques et chimiques par ces deux pays, Rumsfeld était à Bagdad pour serrer la main de Saddam et apporter de l’aide militaire, stratégique et aussi pour vendre de ces armes biologiques et chimiques. Le but des États-Unis était alors de déstabiliser l’Iran.
Alors il est clair que cette guerre contre l’Irak fut vendue à grand coup de mensonges volontaires, le tout rapporté docilement par les médias traditionnels. Mais ça va encore plus loin: Bush avait planifié la guerre en Irak avant même les attaques du 11 septembre 2001, dix jours seulement après avoir volé les élections en 2000. Ceci est documenté et voici ceci en guise d’exemple :
YouTube - Buried 60 minutes interview
http://www.youtube.com/watch?v=inyCkCvqRO0
Pour ceux qui sont toujours dans le doute, il faut lire le PNAC , le livre de Zbigniew Brzezinski The Grand Chessboard et A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm. Ce dernier document fut élaboré par Israël et a influencé la politique étrangère américaine dans la décision d’aller en guerre contre l’Irak, fait qui a été soulevé par certains proches de l’ancienne administration Bush, comme Philip Zelikow qui déclara ceci en 2002 :
”Why would Iraq attack America or use nuclear weapons against us ? I’ll tell you what I think the real threat (is) and actually has been since 1990 — it’s the threat against Israel,” Zelikow told a crowd at the University of Virginia on Sep. 10, 2002, speaking on a panel of foreign policy experts assessing the impact of 9/11 and the future of the war on the al-Qaeda terrorist organisation.
”And this is the threat that dare not speak its name, because the Europeans don’t care deeply about that threat, I will tell you frankly. And the American government doesn’t want to lean too hard on it rhetorically, because it is not a popular sell,” said Zelikow.
That was ”a perfectly absurd expenditure unless you were going to ride out a nuclear exchange — they (Iraqi officials) were not preparing to ride out a nuclear exchange with us. Those were preparations to ride out a nuclear exchange with the Israelis”, according to Zelikow.
”Don’t look at the links between Iraq and al-Qaeda, but then ask yourself the question, ’gee, is Iraq tied to Hamas and the Palestinian Islamic Jihad and the people who are carrying out suicide bombings in Israel’ ? Easy question to answer ; the evidence is abundant.”
La participation du Canada depuis le début de la guerre en Irak
Contrairement à la croyance populaire, et possiblement à votre grand étonnement, le Canada participe à la guerre d’agression de Irak depuis le tout début. Le 25 mars 2003, durant le bombardement “shock and awe” de l’Irak, l’ambassadeur US à ce moment-là, Paul Cellucci, déclarait que “…ironiquement, les navires de guerre canadiens, avions de et personnel… vont apporter plus de support à cette guerre directement… que la plupart de 46 pays qui supportent pleinement nos efforts là-bas.”
Une semaine plus tard, c’était le tour de l’ancien Secrétaire de l’État Colin Powell qui expliquait qu’ils avaient une coalition de volontaires qui avait accepté publiquement d’être inclus sur une telle liste, et qu’il y avait 15 autres nations qui, pour une raison ou pour une autre, ne souhaitaient pas être nommée, mais qui voulait quand même supporter la coalition. Le Canada était, et est toujours le principal membre de ce groupe. Pour plus de détails sur tous les effectifs et équipement militaire, en plus de l’aide stratégique et de soutient, veuillez consulter cet article et celui-ci.
Il ne faudrait surtout pas se méprendre sur la nature de la guerre en Afghanistan dans toute cette histoire. Il s’agit bel et bien d’une seule et même guerre avec l’Irak, classée sous la rubrique des guerres contre le terrorisme, suite aux évènements du 11 septembre 2001, alors que George Bush avait déclaré au reste de monde “c’est soit que vous êtes avec nous, ou que vous êtes avec les terroristes”. Pas longtemps après, on apprendra qu’il avait des communications avec Dieu :
L’un des délégués, Nabil Shaas, à l’époque ministre des affaires étrangères a rapporté : “le Président Bush nous a dit à tous : “Je suis investi d’une mission par Dieu”. Dieu m’a dit : “George, va combattre ces terroristes en Afghanistan”. Et je l’ai fait. Puis Dieu m’a dit : “Georges va mettre fin à la tyrannie en Irak. Et je l’ai fait”.
Bush a poursuivi : “Et maintenant, à nouveau, je sens venir à moi la parole de Dieu : “donnes aux Palestiniens un Etat et aux Israéliens la sécurité et apportes la paix au Moyen-Orient”. Et, par Dieu, je vais le faire”. - Source
Si nos troupes canadiennes sont là-bas, ce n’est que pour libérer des troupes américaines pour le front en Irak et contribuer à l’agenda impérialiste de l’axe anglo-saxon.
Les coûts de la guerre en Irak et en Afghanistan
Les coûts envisagés, le nombre de troupes et la période de temps requis pour mener à terme leur “mission” furent tout aussi faussés que le reste des planifications originales. Des hauts fonctionnaires de l’administration Bush en 2002-2003 calculaient que l’invasion et la reconstruction de l’Irak coûteraient entre 60 et 100 milliards de dollars, et au plus 200 milliards, mais le conseiller économique de Bush qui est arrivé à cette marque de 200 milliards, Larry Lindsey, fut mis à la porte tout en riant de lui. Paul Wolfowitz, alors secrétaire adjoint à la Défense, était en faveur du 60 milliards comme estimation.
Ils étaient astronomiquement loin de la réalité. Six ans plus tard, on constate qu’il aurait fallu le double des soldats ; et le prix de cette guerre vient tout juste de passer la marque des 600 000 000 000$USD. Les coûts à long terme sont évalués entre 3 et 7 trilliards. Le pays est contaminé à jamais d’uranium appauvri radioactif, déployé par milliers de tonnes par les troupe américaines.
Chaque semaine, la guerre en Afghanistan et en Irak coûte plus 3,5 milliards de dollars.
Pour vous donner une idée, le budget militaire du Canada était de 14,1 milliards pour l’année complète de 2006 !
Les femmes irakiennes plus que jamais opprimées
Une autre des raisons d’envahir l’Irak était la condition des femmes. Mais sont-elles mieux aujourd’hui que sous le règne de Saddam ? Il se trouve que non. Sous le régime hautement séculaire de Hussein, les femmes avaient droit à l’éducation, et pouvaient devenir docteurs, professeurs et même travailler pour le gouvernement. Maintenant, elles se font tuer par des milices pour ne pas observer les lois strictes islamiques. 82% des 2,4 millions des réfugiés qui sont en déplacement en Irak à cause de la violence sont des femmes et de jeunes enfants âgés de moins de 12 ans. Ceci ne compte pas les 2 autres millions de réfugiés qui ont fuit le pays.
Selon le Ministère de l’Éducation de l’Irak, c’est plus 70% des jeunes femmes et filles qui ne vont plus à l’école par peur de représailles. Voir l’excellent article de Dahr Jamail et celui-ci. L’électricité est intermittente et les pénuries de gaz sont fréquentes dans ce pays riche en pétrole. L’eau n’y est pas potable, tel que le témoigne la réalité même des soldats américains. Mais le plus affligeant, c’est le nombre de personnes innocentes qui y ont laissé la vie, ou qui ont perdu des membres de leur famille, ou encore, qui furent blessées. Selon les études et estimations les plus rigoureuses, les chiffres tournent autour de 1 300 000 de morts reliées directement ou indirectement à l’occupation de l’Irak. Même en prenant le nombre le plus conservateur, on en arrive à plus de 400 fois le nombre de victimes du 9/11. Imaginez un 9/11 se produisant à tous les jours pendant quatorze mois. Que’est-ce qu’on ferait pas pour libérer un peuple et leur amener la démocratie. On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs.
On sait tous maintenant que la torture a été autorisée au plus haut échelons de l’ancien régime Bush.
Les autorités américaines poussent les professeurs à changer les livres d’histoire et à occulter certains aspects de l’invasion depuis 2003.
Il semble assez clair que toute cette entreprise est gravement erronée et que des comptes doivent être rendus, des gens tenus responsables, et ce, au plus haut échelon. Avec environ 130 000 mercenaires privés aux côtés des troupes régulières de l’armée américaine, il y a une sérieuse dérape du concept de la guerre vers le privé et hors de tout cadre juridique international faisant en sorte que l’Irak se trouve aujourd’hui face à une sérieuse crise humanitaire et un pays ravagé et pollué à l’uranium appauvri radioactif pour plus de 4,5 milliards d’années, ce qui continue de causer des cancers, maladies dégénératives et déformations chez les nouveaux nés.
Il est maintenant temps de poursuivre tous ces politiciens et médias pour crimes de guerre et crime contre l’humanité. Dire que la Canada a laissé Bush entrer au pays pour le laisser prononcer une conférence à Calgary dernièrement.
Ne manquez pas de visiter Les 7 du Québec…
Note: Vous êtes invités à voir et lire les commentaires et à y laisser les vôtres sur Les 7 du Québec.
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