Émission de radio L'Autre Monde

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mardi 3 mars 2009

Sur Les 7 du Québec: Harper embrasse Israël et son hostilité envers l'Iran

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Les 7 du Québec


Ce texte a été publié sur Les 7 du Québec le 3 mars 2009


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Décidément, le Canada n'a pas fini de se rapprocher idéologiquement d'Israël. Tout d'abord, le Canada s’est particulièrement distingué en étant le seul pays sur 47 à refuser une motion condamnant les attaques d’Israël du mois de janvier, se rendant ainsi complice de crimes de guerre. Le Canada a décidé de ne pas reconnaitre le Hamas qui a été démocratiquement élu par les Palestiniens au profit de Fatah que les Palestiniens considèrent trop proche d'Israël et corrompu. Le Vénézuela a chassé les diplomates israéliens en réaction aux attaques de la bande de Gaza, mais l'ambassade du Canada va désormais représenter Israël dans le pays de Hugo Chavez, effectif depuis le 29 janvier dernier. Donc au Vénézuela, le Canada est Israël.

Cette semaine, le Wall Street Journal rapportait que le gouvernement de Stephen Harper donnait un fort appui à l'État d'Israël et qu'il considérait la menace iranienne comme étant absolument inacceptable, allant jusqu'à déclarer que le gouvernement iranien a de mauvaises (evil) intentions avec le développement de sa centrale nucléaire de production d'électricité de 1000 mégawatt à Bushehr.

En 1995, la Russie signa un contrat d'un milliard de dollars pour fournir un réacteur à eau légère sur le site de la centrale. Mais les États-Unis soupçonnèrent alors l'Iran de vouloir obtenir du plutonium, pour fabriquer la bombe atomique, grâce à ce réacteur.


Le 5 février 2009, Sergueï Kirienko, le directeur de l'Agence fédérale russe de l'énergie atomique (Rosatom), qui gère l'industrie et les sites nucléaires russes, a annoncé le lancement technique du réacteur, avant la fin de l'année.


Enfin, le 25 février 2009, Sergueï Kirienko a déclaré officiellement que la centrale était terminée. (Source)



Ce n'est pas que les États-Unis qui accusent l'Iran de vouloir développer des armes nucléaires, mais aussi Israël, le Canada et leurs alliés européens. L'Iran rejette les accusations disant qu'ils vont prouver que l'enrichissement de l'uranium est de nature civile dans de futures négociations. Israël est particulièrement ouverte dans ses déclarations aux médias et à de nombreuses reprises s'est dit prête à attaquer militairement l'Iran pour l'empêcher de développer un hypothétique programme militaire nucléaire. En fait, les attaques sournoises et campagnes d'assassinats de scientifiques nucléaires sont déjà en marche.

En réalité, il n'y aucune preuve qui justifie ces accusations. Dennis Blair, le nouveau directeur des services du renseignement américain, affirme que l'Iran ne possède pas d'armes nucléaires ni de programme militaire pour y parvenir. Il se base sur le rapport du National Intelligence Estimate (NIE), remis en novembre 2007 par les 16 agences du renseignement américain, clarifiant que l'Iran ne poursuit pas de programme de développement d'armes nucléaires. L'ancien directeur de la CIA, Micheal Hayden, a affirmé le 15 janvier 2009 qu'il n'y avait aucune preuve que l'Iran tente de construire une bombe nucléaire. Même son de cloche de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui surveille très étroitement le développement nucléaire de l'Iran depuis 2003 avec plusieurs inspections régulières et surveillance par caméra des installations iraniennes. Selon le dernier rapport de l'AIEA, ils ont trouvé aucune composante d'arme nucléaire ou d'études en physique nucléaire reliée à un tel programme militaire en Iran. Le directeur de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, a déclaré aux médias que l'Iran est un signataire et se conforme aux lois et au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et que sa centrale nucléaire est légale sous ces mêmes principes pour la production d'électricité. Selon ce Traité (TNP) dont l'Iran et les États-Unis sont signataires, l'Iran opère de façon complètement légale et les États-Unis sont même obligés de les assister! C'est donc les États-Unis qui sont en violation de ses obligations internationales.

Suite à un rapport de l'AIEA, plusieurs médias occidentaux ont récemment publié que l'Iran possédait assez d'uranium enrichi pour produire une bombe nucléaire. La vague de peur s'est propagées aux pages du LA times, New York Times, FOX news, Daily Telegraph, Daily Mail et quelques médias au Canada. Les grands médias ont joué sur les mots et l'Agence internationale de l'énergie atomique a dû clarifier ses propos et corriger les médias qui ont présenté l'information de façon tendancieuse. Ce qui n'est jamais expliqué clairement par les médias, c'est que le niveau d'enrichissement de l'uranium requis pour produire de l'électricité est beaucoup plus bas que celui nécessaire pour produire des armes nucléaires. De plus, cette étape à franchir pour enrichir l'uranium à de hauts niveaux est extrêmement difficile et laborieuse. Elle ne peut pas non plus passer inaperçue par l'AIEA et les centaines scientifiques russes qui travaillent à la centrale nucléaire de Bushehr et Natanz.

L'ambassadeur iranien Alireza Moaiyeri, en s'adressant à la Conférence sur le désarmement des Nations Unies à Genève, a pressé la communauté internationale d'éliminer toutes les armes nucléaires.

Il se trouve qu'Israël joue le même jeu qu'en 1981 alors que les Israéliens accusaient l'Irak de vouloir développer des armes nucléaires sous le couvert de leur programme civil de production d'énergie à la centrale d'Osiraq, en Irak. La destruction, en peu de minutes, du réacteur nucléaire irakien par huit F-16 n'a toujours pas été remboursée par Israël, même après que leurs accusations furent démontrées fausses puisque aucune preuve n'a jamais été trouvée dans les décombres de la centrale par la suite. L'histoire se répète. On se rappelle tous du tapage médiatique avant le début de l'agression de l'Irak par les forces anglo-saxonnes alors que nos gouvernements et les médias accusaient l'Irak de vouloir se procurer l'arme nucléaire. Un grand mensonge qui ne perdit pas de temps à tomber à plat. Maintenant, on espère que la population sera trop endormie pour se rappeler ces faits et on se sert de la même tactique pour nous vendre cette nouvelle guerre contre l'Iran basée sur aucune preuve tangible que l'Iran est une menace pour la sécurité au reste de la communauté internationale.

Mohamed ElBaradei déclare que c'est le statu d'Israël comme seule puissance nucléaire au Moyen-Orient et de non-signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui est un obstacle majeur aux efforts de désarmement nucléaire. C'est évidemment ce deux poids deux mesures qui est insupportable et ridicule. Israël possède un programme nucléaire clandestin et refuse de signer le TNP de laisser les inspecteurs de l'AIEA à Dimona. Ce programme est connu par la CIA depuis 1974 et les documents de la librairie de Nixon montrent que les États-Unis savaient depuis les depuis les années soixante. L'Angleterre participa au développement du programme nucléaire israélien. Mordechai Vanunu fut condamné à des années de prison pour avoir pris des photos de la centrale à Dimona. Et franchement, on se demande de quelle autorité morale est-ce que les États-Unis et Israël se prévalent pour pouvoir jouer aux policiers nucléaires alors que le premier est le seul pays au monde à avoir utilisé des bombes atomiques sur des populations civiles et l'autre à avoir un programme nucléaire clandestin depuis 50 ans ayant résulté en la production estimée d'environ 400 têtes nucléaires.

Alors, en conclusion, allons-nous risquer une autre guerre avec l'Iran, un pays pacifique qui ne menace pas ses voisins d'attaques militaires, qui remplit ses obligations et est en droit face à son programme civil de production d'énergie nucléaire selon toutes les lois et traités internationaux? Il faut aussi considérer qu'une attaque contre l'Iran sera considérée comme une attaque contre la Russie, selon les dires de Vladimir Poutine. La Chine possède aussi d'étroites relations avec l'Iran, tout comme pour d'autres pays comme le Vénézuela. Donc ceci est un conflit qui pourrait potentiellement impliquer de gros joueurs et dégénérer rapidement en un conflit mondial. Est-ce bien cela qu'on veut? Pourquoi éviter le dialogue direct avec l'Iran, respecter ses droits et imposer la loi et les inspections à tous les pays nucléaires, comme les États-Unis et Israël?

Si Stephen Harper veut appuyer Israël dans sa folie guerrière, pourquoi ne pas lui donner fusil, un casque, quelques grenades et le parachuter en Iran pour qu'il puisse mettre en action ses propres paroles? Car honnêtement, je ne pense pas qu'il représente l'opinion de la majorité des Canadiens quand vient le temps de soutenir Israël dans ses projets de guerres avec l'Iran, surtout pas après avoir vu les horreurs qu'Israël a causé Gaza.

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2 commentaires:

Anonyme a dit...

Israël! Avec Israël c'est deux poids deux mesures. Comment comprendre tous ces milliards que certaines nations vont donner à Gaza pour réparer la merde d'Israël, la destruction que cette nation a faite à Gaza. Comment expliquer que nous devions tous payer pour rendre cachère des produits d'alimentation! Oui, c'est nous qui payons pour les juifs, pour leur maudite religion. Au fond c'est simple! C'est l'argent et rien que l'argent qui mène les chefs des nations. L'explication est là et pas ailleurs.

FM a dit...

Cui bono?

On a attaqué l'Irak parce qu'ils avaient supposément transgressé UNE résolution de l'ONU (un mensonge maintenant établi).

Israël a transgressé et ignoré plus de CENT résolutions de l'ONU et rien ne se passe? Sont-ils au-dessus de la loi ou quoi?