Émission de radio L'Autre Monde

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lundi 19 mai 2008

Le livre « Noir Canada » menacé d’un SLAPP par Barrick Gold sera distribué

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Le livre « Noir Canada » menacé d’un SLAPP par Barrick Gold sera distribué


Le livre « Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique », écrit par Alain Deneault et le Collectif Ressources d'Afrique sous les Éditions Écosociété a sans doute touché un point sensible car Barrick Gold a rapidement envoyé une mise en demeure aux auteurs et à la maison d’édition les menaçant d’un SLAPP. Cette menace de poursuite judiciaire avant même que le livre ne soit distribué laisse froid dans le dos et laisse comprendre qu’ils ont l’intention d’intimider ceux qui révéleraient des informations dommageables pour la plus grande société aurifère du monde qui opère sur les cinq continents dont l’Afrique.

Mais qu’à cela ne tienne, les Éditions Écosociété ont décidé de distribuer le livre, refusant de se plier à cette intimidation flagrante. Le lancement a lieu aujourd’hui même, en ce mardi 20 mai, à Montréal. Le but des auteurs est d’ouvrir un débat sur le comportement des entreprises canadiennes à l’étranger.


En effet, il y a un nombre quasi illimité de cas d’abus environnementaux, sociaux et politiques avec des coûts humains très élevés dans plusieurs cas. L'ouvrage s'appuie sur des sources crédibles, dont des experts mandatés par le Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales dont Human Rights Watch et Amnistie internationale. Les cas les mieux connus relatent des déversements de produits toxiques dans les cours d’eau qui sont la seule ressource d’eau potable pour certaines communautés, de corruption politique, de mobilisation d’armées nationales pour mater des civils qui se retrouvent du jour au lendemain sur une terre achetée par cette société privée et ainsi que plusieurs autres cas qui sont expliqués dans le livre.


Pourquoi cela nous concerne t-il ? Il se trouve que plusieurs de nos placements ou de nos régimes de retraite sont investit dans cette compagnie et d’autres qui ont le même comportement. Cela revient à dire que nous participons à cette entreprise néfaste d’où vient notre responsabilité de nous informer et de passer à l’action si ces compagnies opèrent au détriment de populations locales et de l’environnement.


L’information est difficile à faire sortir sur la place publique parce qu’il se trouve que plusieurs de nos médias corporatifs et membres de l’establishment ont aussi des investissements dans la Barrick. Un autre facteur est l’image qu’on se fait de nous en tant que Canadiens, bienfaiteurs dans le monde. Cette image est renforcée par des campagnes d’influence de l’opinion publique comme de l’ACDI par exemple.


Nous avons un examen de la conscience à faire. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour rentabiliser nos investissements ? À piller dans les pays étrangers, à faire des pactes avec des seigneurs de la guerre, à détruire l’environnement ? Serait-il que notre Dieu soit l’argent ? La vie n’est t-elle pas la valeur suprême ?


Un livre et une réflexion à ne pas manquer.


-LNI

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour cher(e)s collègues

À ce sujet, voici une entrevue avec Alain Deneault, auteur de Noir Canada, disponible sur le site des publications universitaires :

Ici pour l'entrevue

il y explique en détails la nature des concepts utilisés dans l'essai et prend bien soins de mentionner les sources auxquelles se réfèrent ses allégations.

Bonne écoute