L’humanité à un moment décisif – L’interdépendance est totalitaire
L’humanité à un moment décisif – L’interdépendance est totalitaire
L’interdépendance est totalitaire
“Le monde a un cancer et le cancer est l’homme” – A. Gregg tel que cité dans Mankind at the Turning Point (1974)
En 1974, le livre Mankind at the Turning Point: The Second Report to The Club of Rome [1] (L’humanité à un moment décisif: Le deuxième rapport du Club de Rome) a été publié. Ce rapport indique la nécessité de créer une société «organique» ou véritablement interdépendante comme étant la seule façon de sauver le monde de la problématique mondiale presque sans issue.
Selon le Club de Rome, la problématique mondiale est l’ensemble des problèmes mondiaux interconnectés, tels que, la surpopulation, la pénurie alimentaire, l’épuisement des ressources non renouvelables, dégradation de l’environnement, etc. Avec l’utilisation exponentielle de modèles informatiques absurdes, le déroulement complet de la société et peut-être de la biosphère a été prédit. Sans surprise, la seule solution capable d’éviter la catastrophe mondiale est le développement d’une société organique. Comme il sera démontré, une société mondiale organique est seulement un euphémisme pour un gouvernement mondial totalitaire.
Le Club de Rome est un groupe de réflexion composé d’environ 100 membres, dont des scientifiques, des philosophes, des conseillers politiques et de nombreux autres personnages qui se cachent dans l’ombre du pouvoir.
La croissance organique
Tiré de Mankind at the Turning Point:
«Dans la nature, la croissance organique procède selon un plan directeur», «un plan». Selon ce plan directeur, la diversification les cellules est déterminée par les exigences des divers organes, la taille et la forme des organes et, par conséquent, leurs processus de croissance sont déterminés par leur fonction, qui dépend à son tour sur les besoins de l’organisme entier.
Un tel plan «maître» est manquant dans le processus de croissance et de développement du système mondial.» – 7
«Le concept de la croissance «organique» de l’humanité, comme nous l’avons proposé dans ce rapport, se veut une contribution à la réalisation de cet objectif. Si l’humanité s’engageait sur la voie de la croissance organique, le monde émergerait comme un système de pièces interdépendantes et harmonieuses, apportant chacun sa propre contribution unique, que ce soit en économie, les ressources ou la culture.
… Une telle approche doit partir et préserver la diversité régionale du monde. Des voies de développement, spécifiques à une région donnée plutôt que basées sur des intérêts nationaux étroits, doivent être conçues pour aboutir à un équilibre durable entre les régions interdépendantes du monde et l’harmonie mondiale – qui sera pour la croissance de l’humanité comme une entité «organique» à partir de son état présent qui est à peine embryonnaire.»
«Apparemment, le système mondial émergeant exige une vue «holistique» à avoir en considérant le développement du monde futur: tout semble dépendre de tout le reste.» – 21
L’interdépendance est la fin de l’indépendance
Bien que rarement soulevé et souvent dénié, le concept de l’interdépendance des nations implique la fin de l’indépendance nationale ou de la souveraineté.
«Et la coopération, enfin, exige que le peuple de toutes les nations envisage un aveu qui risque d’être difficile. Par définition, la coopération a une connotation d’interdépendance. L’interdépendance croissante entre les nations et les régions doivent alors se traduire par une diminution de l’indépendance. Les nations ne peuvent pas être interdépendantes sans que chacune d’entre elles renonce à une partie, ou du moins à reconnaître des limites à sa propre indépendance.» – 111
«… La déclaration reconnue, même involontairement, à l’aube d’une ère de limites à l’indépendance – même pour le plus fort et plus grand pays du monde.» – 114
L’interdépendance est totalitaire
Bertrand Russell, un fervent partisan d’un gouvernement mondial et élitiste d’une couture à l’autre, écrivit dans son livre de 1952 « L’impact des sciences sur la société » [2] que le résultat inévitable d’une société fondée sur une philosophie organique ne peut résulter que dans le totalitarisme.
Citation de L’impact des sciences sur la société:
«L’effet le plus évident et incontournable de la technique scientifique est qu’elle rend la société plus organique, dans le sens de plus en plus d’interdépendance de ses diverses parties …» – 42
«Le totalitarisme a une théorie et une pratique. En pratique, cela signifie qu’un certain groupe, après avoir saisi l’appareil de pouvoir par un moyen ou un autre, en particulier le domaine des armements et de la police, procéde à exploiter leur position avantageuse à l’extrême, gère tout dans le but de leur donnre le maximum de contrôle sur les autres. Mais en tant que théorie, il est quelque chose de différent: c’est la doctrine selon laquelle l’État ou la nation ou la communauté est capable d’une chose différente que celle d’un individu et qui n’est pas constitué de tout ce que les personnes pensent ou ressentent. Cette doctrine a été particulièrement défendue par Hegel, qui glorifie l’Etat, et pense que la communauté doit être aussi organique que possible. Dans une communauté organique, pensait-il, l’excellence devrait résider dans l’ensemble. Un individu est un organisme, et nous ne pensons pas que ses parties distinctes ont des objets distincts: s’il a une douleur au gros orteil, il est celui qui souffre, non pas spécialement le gros orteil. Ainsi, dans une société organique, le bien et le mal appartiennent à l’ensemble plutôt qu’aux parties. Il s’agit de la forme théorique du totalitarisme.
… Concrètement, quand on prétend que l’État possède un bien différent de celle des citoyens, la véritable signification est que le bien du gouvernement ou de la classe dirigeante est plus important que celui des autres personnes. Une telle vision ne peut avoir de fondement, sauf dans le pouvoir arbitraire.
Plus important que ces spéculations métaphysiques est la question de savoir si une dictature scientifique, comme nous venons de considérer, peut être stable, ou est plus susceptible d’être stable qu’une démocratie …
… Je ne crois pas que la dictature est une forme durable de société scientifique – à moins que (mais cette réserve est importante), elle peut devenir mondiale.» [Caractère gras de l’auteur] – 64
Une société organique à l’échelle de la planète entière est exactement ce que le Club de Rome propose.
Vendre le totalitarisme
Il est intéressant de noter les mots plaisants et apaisants utilisés pour vendre le concept de totalitarisme: «biologique», «holistique», «différencié», «harmonieux», «interdépendant», «équilibré» et «durable». Le même «développement durable» est à la mode ces jours-ci. Le développement durable a été codifié dans le droit international au cours de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (connue sous le nom Sommet de la Terre) en 1992. Le Secrétaire général et principal organisateur de la conférence était Maurice Strong. Selon son propre livre, Où, sur Terre allons-nous? [3], il est un membre « du Comité exécutif du Club de Rome ».
Création d’un homme nouveau et interdépendance matérielle totale
Comment pouvez-vous faire la transition vers une société organique? La partie 2 de cette série examinera les désirs du Club de Rome pour changer le système de valeurs de l’homme moderne.
« Une analyse des problèmes et des crises comme indiqué dans les chapitres suivants montre que la restructuration(1)« horizontale » du système mondial est nécessaire, c’est à dire un changement dans les relations entre les nations et les régions, et (2) autant que la structure « verticale » du système du monde est concerné, des changements drastiques dans la strate des normes – qui sont le système de valeurs et les buts de l’homme – sont nécessaires afin de résoudre l’énergie, la nourriture et d’autres crises, à savoir, les changements sociaux et les changements des attitudes individuelles sont nécessaires pour que la transition à la croissance organique soit possible. » – 54
La dernière partie de cette série traitera de la nécessité d’un contrôle total de toutes les ressources par une autorité mondiale.
« Le moment est venu d’élaborer un plan directeur pour la croissance organique durable et le développement du monde fondé sur la répartition globale de l’ensemble des ressources limitées et d’un nouveau système économique mondial. Dans dix ou vingt ans, il sera probablement trop tard … » [Caractère gras de l’auteur] – 69
[1] Citations de Mihajlo Mesarovic et Eduard Pestel, Mankind at the Turning Point: The Second Report to The Club of Rome (1974). ISBN 0-525-03945-7
[2] Citations de Bertrand Russell, The Impact of Science on Society (1952). ISBN 0-415-10906-X
[3] Citations de Maurice Strong, Where on Earth Are We Going? (2000). ISBN 0-676-97364-7
* Texte basé sur le matériel original de Brent Jessop : « Interdependence is Totalitarian »
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Annexe: Informations supplémentaires
Le Club de Rome est un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 53 pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu’en développement.
Pilotée à sa création par Aurelio Peccei, un Italien membre du conseil d’administration de Fiat, et Alexander King, un scientifique et fonctionnaire écossais, ancien directeur scientifique de l’Organisation de coopération et de développement économiques, il doit son nom au lieu de sa première réunion à Rome, à l’Accademia dei Lincei le 8 avril 1968.
Les notions de développement durable et d’empreinte écologique font du Club de Rome un précurseur. Si, au XXIe siècle, la majorité s’accorde à prendre en compte les problématiques environnementales, d’autres n’acceptent pas ces analyses qui impliquent beaucoup de remises en question. Ils s’en prennent parfois au Club de Rome, à l’origine de ce qu’ils pensent être du catastrophisme.
Son comité exécutif est constitué de treize membres.
Le Club de Rome se fit connaitre mondialement en 1972 par son premier rapport, The Limits to Growth, traduit en français par l’interrogation Halte à la croissance ?. Son interpellation intervint à l’apogée de la période dite des Trente Glorieuses, une période de croissance sans précédent dans les pays qui se qualifiaient eux-mêmes de développés et qui laissait penser que cette croissance était sans limite imaginable. Le concept de croissance zéro fut à l’origine de la naissance de l’écologie politique.
En 1993, Aurelio Peccei et Ervin Laszlo ont l’idée de créer le Club de Budapest. Le Club de Rome étant constitué de personnalités de très haut niveau des domaines scientifiques, politiques et des affaires, le but était d’instituer un club annexe pour équilibrer la pensée rationnelle dans ce domaine avec l’aspect intuitif qu’apporte la créativité dans les arts, dans la littérature, et dans la spiritualité, en impliquant quelques uns des esprits les plus connus et les plus créatifs de notre temps.[1
Le rapport The limits to growth - Halte à la croissance ?
Article détaillé : Halte à la croissance ?.
Ce rapport, commandé en 1970 et publié en 1972 par le Club de Rome, fut aussi appelé Rapport Meadows.
Dans ce rapport, quatre ans après la contestation de la société de consommation de 1968 dans les pays d'économie libérale, pour la première fois, les vertus de la croissance sont remises en cause par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology au nom d'une prise de conscience d'une pénurie prévisible des sources énergétiques et des conséquences du développement industriel sur l'environnement.
Les conclusions du rapport annoncent un futur inquiétant pour l'humanité. Beaucoup lui ont reproché à l'époque une certaine exagération dans ses prévisions : le rapport ne prévoit aucun épuisement de ressources ou d'événement catastrophique avant 2010 au moins, même dans le scénario le plus défavorable (et ce ne sont alors que les prémices de l'effondrement).
Il fut suivi en 1974 d'un deuxième rapport au Club de Rome : « Stratégie pour demain »[2], dont l’approche fut diversifiée et localisée selon dix grandes régions du monde ayant chacune une situation et des problématiques de développement différentes.
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