Émission de radio L'Autre Monde

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dimanche 19 août 2007

L'Autre Monde: Liens relatifs à la chronique LNI du 24 juin 2007

- 24 juin 2007: Capitalisme et fachisme, le pouvoir des corporations


Nous rencontrons cette semaine Michael Brophy du groupe Aliments d'ici qui nous parle des enjeux d'une alimentation basée sur l'approvisionnement local. Dans la chronique Les Nouvelles Internationales, nous discutons des dérives de la globalisation.


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Liens relatifs à la chronique LNI du 24 juin 2007:

Voici deux excellents articles qui documentent comment Big Business aime s'allier avec des régimes totalitaires fachistes pour maximiser son profit et pouvoir, comme dans le cas de la General Motors qui a activement supporté Hitler et le regime nazi durant toute la guerre, et comment Chiquita, ou la United Fruit Company n'a jamais hésité à utiliser la terreur et des squads de la morts pour protéger ses intérêts financiers en amérique du sud. N'oublions pas qu'on ne peut parler de fachisme sans parler de capitalisme. Leus deux sont intimement liés.


Hitler's Carmaker: The Inside Story of How General Motors Helped Mobilize the Third Reich

by Edwin Black


Global Research, May 5, 2007

HNNHistory News Network


General Motors World, the company house organ, covered the May Day event glowingly in a several-page cover story, stressing Hitler´s boundless affinity for children. "By nine, the streets were full of people waiting to see Herr Hitler go meet the children," the publication reported.

The next day, May 2, 1934, after practicing his Sieg Heil in front of a mirror, Mooney and two other senior executives from General Motors and its German division, Adam Opel A.G., went to meet Hitler in his Chancellery office. Waiting with Hitler would be Nazi Party stalwart Joachim von Ribbentrop, who would later become foreign minister, and Reich economic adviser Wilhelm Keppler.

This was, after all, a meeting about business — one of many contacts between the Nazis and GM officials that are spotlighted in this multipart JTA investigation that scoured and re-examined thousands of pages of little-known and restricted Nazi-era and New Deal-era documents.

This documentation and other evidence reveals that GM and Opel were eager, willing and indispensable cogs in the Third Reich´s rearmament juggernaut, a rearmament that, as many feared during the 1930s would enable Hitler to conquer Europe and destroy millions of lives. The documentation also reveals that while General Motors was mobilizing the Third Reich and cooperating within Germany with Hitler´s Nazi revolution and economic recovery, GM and its president, Alfred P. Sloan, were undermining the New Deal of Franklin D. Roosevelt and undermining America´s electric mass transit, and in doing so were helping addict the United States to oil.

For GM´s part, the company has repeatedly declined to comment when approached by this reporter. It has also steadfastly denied for decades — even in the halls of Congress — that it actively assisted the Nazi war effort or that it simultaneously subverted mass transit in the United States. It has also argued that its subsidiary was seized by the Reich during the war. The company even sponsored an eminent historian to investigate, and he later in his own book disputed many earlier findings about GM´s complicity with the Nazis. In that book, he concluded that assertions that GM had collaborated with the Nazis even after the United States and Germany were at war "have proved groundless."


United Fruit : des bananes, des avocats et des mitrailleuses

par Roberto Bardini


Mondialisation.ca, Le 23 mai 2007

Bambu Press

Créée en 1899, la compagnie bananière United Fruit s'est établie dans environ une dizaine de pays du continent. Les pionniers de l'empire de la banane ne furent pas des économistes, ni des comptables, ni des administrateurs d'entreprise ni encore moins, des philanthropes. C'était des spéculateurs, des aventuriers et des débrouillards disposés à s'enrichir par tout moyen.

En 1899 il chercha des associés et fonda à Boston l'United Fruit Company, la compagnie bananière la plus grande du monde, avec des plantations en Colombie, au Costa Rica, à Cuba, au Honduras, en Jamaïque, au Nicaragua, au Panamá et à Sain- Domingue. En peu de temps il devint propriétaire de 10% du territoire costaricain et se fit connaître comme « le roi sans couronne d'Amérique centrale ».

En 1928 la United Fruit Company était depuis trois décennies en Colombie et bénéficiait de l'absence de législation du travail. Le 6 décembre de cette année-là, après près d'un mois de grève, trois mille travailleurs de l'entreprise se réunirent près de la station de train de Ciénaga, dans le département de Magdalena, dans le nord du pays. La rumeur avait couru que le gouverneur allait venir pour écouter leurs réclamations. Le fonctionnaire ne vint jamais et ils furent criblés de balles. A la demande de la compagnie bananière l'armée avait encerclé le lieu. Le général commandant donna cinq minutes à la multitude pour se disperser. Passé ce délai, il ordonna à la troupe de tirer. Selon le gouvernement, « neuf révoltés communistes » moururent. Cependant, le 29 décembre 1928, le consul usaméricain à Santa Marta envoya un télégramme à Washington dans lequel il indiquait qu'il y avait entre 500 et 600 victimes. En janvier de l'année suivante, le diplomate informa que le nombre de morts était supérieur à mille et mentionnait comme source le représentant de la United Fruit à Bogotá.

La propriété de la terre cultivable est détenue à 75% par 2% de la population, et dans ce scandaleux pourcentage, la United Fruit possède la majorité. Il y avait longtemps déjà que Keith considérait le Guatemala comme sa « République bananière ». Les habitants d'Amérique centrale et des Caraïbes doivent lui être reconnaissants pour la dénomination.

En 1952, quand le président Jacobo Arbenz tenta de réaliser une prudente réforme agraire au bénéfice de 100.000 familles paysannes, la United Fruit, sachant que cela mettrait fin à ses privilèges, se mit en marche pour l'éviter. La solution était à Washington. Un des actionnaires de la firme est secrétaire d'État du président Dwight Eisenhower : il s'agit de John Foster Dulles, qui était aussi l'avocat de Prescott Bush, le grand-père du président George W. Bush. Son frère cadet, Allen Dulles, fut le premier directeur civil de la CIA.


Sous le prétexte du « danger communiste » au Guatemala, les frères Dulles font faire le sale boulot à la United Fruit. Le 27 juin 1954, une force militaire dirigée par le général Carlos Castillo Armas -qui part des champs bananiers de l'entreprise au Honduras- envahit le pays. Des pilotes usaméricains bombardent la capitale. Arbenz est renversé et s'exile au Mexique. Douze mille personnes sont arrêtées, plus de 500 syndicats sont dissous et deux mille dirigeants syndicaux quittent le pays.

La Chiquita Brands réalise son dernier scandale en Colombie, où il est prouvé que depuis 1997 elle a payé des paramilitaires pour éliminer des dirigeants paysans et syndicalistes « gênants ». Elle s'est retirée du pays en 2004 et début avril de cette année elle a été condamnée à une amende de 25 millions de dollars par une Cour usaméricaine, après avoir admis avoir payé 1.7 millions de dollars à Autodefensas Unidas de Colombia (AUC) en échange de sécurité.

L'histoire de l'United Fruit-United Brands-Chiquita Brands est quasi interminable. Mais elle peut se résumer en une phrase du Parrain de Mario Puzo : « Une douzaine d'hommes avec des mitrailleuses ne sont rien face à un seul avocat avec un portefeuille plein ». Tout au long ce ces 108 années, l'empire bananier a eu recours au service des uns et des autres.


JOHN PERKINS

John Perkins spent three decades as an Economic Hit Man, business executive, author, and lecturer. He lived and worked in Africa, Asia, the Middle East, Latin America, and North America. Then he made a decision: he would use these experiences to make the planet a better place for his daughter’s generation. Today he teaches about the importance of rising to higher levels of consciousness, to waking up -- in both spiritual and physical realms -- and is a champion for environmental and social causes. He has lectured at universities on four continents, including Harvard, Wharton, and Princeton.

His Book, The New York Times bestseller, Confessions of an Economic Hit Man, (now in paperback), tells the story of his remarkable life. To learn more

His newest book, The Secret History of the American Empire, zeroes in on hot spots around the world and, drawing on interviews with other hit men, jackals, reporters, politicians, and activists, examines the new geopolitical crisis and what can we do to change things for the next generations. To learn more

In this groundbreaking primer to current events in the world, John Perkins explores moments of insight from his personal journey since writing Confessions, shares lessons learned from every region of the world and offers ideas about how we can change the world right where we are.To Learn more and listen




Le « développement » : Histoire d’une croyance et d’une domination occidentales.


Le « développement » comme religion moderne.

La principale force qui fait la séduction de ce discours plein de bons sentiments qui répand inlassablement ici, partout comme ailleurs la légende du « développement », est qu’il est d’abord une croyance et non une idéologie. Il existe ainsi sur le marché de la pensée comme sur celui des agences internationales remplies de « développeurs », une pléthore de pseudo-définitions imprécises, tautologiques et contradictoires du « développement », « fondées [d’abord] sur la manière dont une personne (ou un ensemble de personnes) se représente(nt) les conditions idéales de l’existence sociale » [1]. Car le terme de « développement » pourtant matraqué à longueur de journées par les médias, les politiques, les tiers-mondistes, les altermondialistes ou les libéraux, brille d’un principe originel de non-définition. Et c’est alors ce flottement du sens toujours hors du texte qui fait précisément du « développement » une croyance, une religion moderne, une mythologie programmée et non une idéologie marquée par la primauté de la conscience. Comme pour de nombreux autres mots de « l’archéo ou novlangue française » [2], ce flottement fait du terme de « développement » un de ces mots toxiques « qui s’infiltrent dans le sang comme une drogue, pervertissent le désir et obscurcissent le jugement. ‘‘ Développement ’’ est un des ces mots toxiques » [3].


Le « développement » : un mot toxique.

Comme l’écrit G. Rist, ces définitions du « développement » qui font « des références à l’épanouissement de la personne humaine ou à l’élargissement de la gamme des choix individuels ne sont d’aucune aide définitionnelle, puisqu’elles renvoient à des expériences individuelles (liées à des contextes spécifiques) qu’il est impossible d’appréhender par des caractères extérieures » [4]. Car en effet, si le mythe du « développement » renvoie dans son pseudo-fondement au développement de la « personne », Michel Henry a très bien vu « que ce nous appelons “ personne ”, au sens habituel du terme, est une sorte d’auto-objectivation » [5] qui ne correspond en rien à ce que nous éprouvons concrètement et réellement dans notre vie. Ainsi, le « développement » en arrive à faire référence à « l’épanouissement de la personne » par incapacité à penser l’en-dedans de toute expérience consciente : la subjectivité radicale et inobjectivable en tant qu’expérience immédiate d’un s’éprouver-soi-même, c’est-à-dire une auto-affectivité dégagée de tout phénomène conscientiel. Comme le disait Marx à la suite de sa magnifique découverte de l’individu comme praxis, l’individu n’est jamais ce qu’il dit sur lui-même, ce que l’on dit sur lui, ou encore ce qu’on lui fait dire. Car « ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur vie, c’est leur vie qui détermine leur conscience » (Marx). Ce que l’on appelle « personne » est alors une simple auto-représentation qui plus particulièrement dans le cas de son intégration aux principes mis en avant par le « développement », n’est que ce que les experts en développement se représente(nt) comme les conditions idéales de leur propre existence sociale.



The Revolution Will Not Be Televised

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