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Image Flickr par Nomad Photography
 Ce texte est largement basé sur l’article de Richard K. Moore «  Prognosis 2012: Towards a New World Social Order  » qui méritait bien d’être traduit pour le bénéfice des lecteurs    francophones. Il est présenté en différents volets, vu la  longueur du   texte original.
 Voici donc le troisième de la série.
 Vous pouvez retrouver les deux parties précédentes là:
 1- Pronostic 2012: Vers un nouvel ordre mondial social
 2- Pronostic 2012: Vers un nouvel ordre mondial social – Seconde partie
 François Marginean
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 «La guerre contre le terrorisme» – préparer la voie à la transition
Partie 1: Préparer la voie à un nouvel ordre social
 
  
 Dans  un sens très réel, le prétexte du terrorisme est utilisé pour  défaire  tout ce que les Lumières       et les révolutions  républicaines ont pu apporter depuis deux siècles. Le  cœur même de la  Charte des droits – 
la sécurité juridique  – a été  abandonné. Le goulag, le camp de concentration, et        l’arrestation secrète durant la nuit – tout ce que nous avons toujours   associé à des dictatures fascistes et communistes – et maintenant, non  seulement opèrent-ils sous la juridiction américaine, mais ils sont de  plus       justifiés publiquement par le président des États-Unis  lui-même.
   Existe t-il  vraiment une menace terroriste pour la patrie, et est-ce  que ces mesures constituent une réponse       raisonnable à une telle  menace? Les gens sont fortement divisés  dans leurs réponses à ces  questions. De nombreuses preuves 
criminalistiques  ont depuis fait surface, incluant des liens à des       agences du  renseignement, et mon opinion est que la plupart des événements  terroristes les plus dramatiques ayant eu lieu aux États-Unis,  au  Royaume-Uni et en Europe ont été 
des opérations sous fausse bannière (
false-flag operations).
  
 Du  point de vue historique, ceci ne serait pas aucunement surprenant. De telles  opérations sont monnaie       courante – 
Modus operandi  – dans de nombreux pays, bien que nous  ne recevions généralement des  preuves que des années plus tard. Par  exemple, chaque guerre dans  laquelle les États-Unis ont été impliqués possède sa propre histoire  bidon du type des 
incidents du golfe du Tonkin,  ou de l’escroquerie des armes de destruction massive, sous une forme ou  une  autre. C’est une formule qui fonctionne. Mobilisation de l’opinion  publique instantanée, prompte adoption sans débat  de nouvelles  résolutions et législations. En quoi la guerre  contre le terrorisme  serait-elle       différente?
    En  ce qui concerne le motif: Alors que les musulmans n’ont que  souffert à la  suite de ces événements       dramatiques, l’élite  bancaire a été en mesure de créer une infrastructure d’État policier qui  peut être utilisée pour faire face à  toute résistance populaire prévue  ou chaos       civil qui pourrait émerger tandis qu’ils préparent la  voie à  leur avenir post-capitaliste.  
Avec  l’effondrement, les plans de sauvetage et la  défaillance totale d’exercer une quelconque stratégie       efficace de  recouvrement économique, les signaux sont très clairs: on laissera le  système s’effondrer totalement, ouvrant ainsi la voie à une  «solution»préfabriquée. Ground Zero peut être vu       comme une  métaphore, avec l’économie capitaliste comme étant le World Trade  Center. Et les produits dérivés toxiques illustrent le fait que  l’effondrement est,  en fait, une démolition contrôlée.
     Il  me semble inévitable, compte tenu des nombreux signaux, que la loi   martiale fera partie du       processus de transition, sous prétexte de  faire face aux problèmes  de l’effondrement économique. Peut-être un  effondrement de la chaîne  d’approvisionnement alimentaire, en raison  d’un       effondrement de la chaîne d’approvisionnement en énergie. Les   réponses d’urgence des États-Unis à Nouvelle Orléans et de nouveau en   Haïti nous donnent davantage de signaux, des tests et essais, du genre  de «réponse d’urgence» que nous pouvons espérer.
      D’abord et avant tout vient la sécurité des forces d’occupation. Ceux  qui  souffrent durant un état d’urgence       sont traités plutôt comme  des insurgés que des victimes ayant  besoin d’aide. Dans le cas d’Haïti,  de la réponse américaine ne peut  être décrite que comme étant un  projet de génocide intentionnel. Quand       les gens sont coincés sous  des décombres lors d’un séisme, les 48  premières et 72 heures, sont des  moments tout à fait critiques, en rapport direct avec les taux de  survie. Lorsque l’armée       américaine a systématiquement bloqué  l’aide pendant ces heures  critiques, retournant des médecins et des  équipes d’urgence,  ils ont scellé le sort de milliers de personnes qui  auraient       pu être sauvées.
  On  peut imaginer plusieurs scénarios cauchemardesques, étant donné  ces  différents signaux, ces signes de       mauvais augure. La  Première et la Seconde Guerre mondiale étaient  des cauchemars qui se  sont réellement passés, avec des millions de gens tués, et ces mêmes  dynasties bancaires ont orchestré ces       scénarios et ont ensuite  couvert leurs traces. Nous devons également  garder à l’esprit la  Stratégie du choc (
Shock Doctrine),  où la catastrophe est considérée  comme étant une opportunité où des  «choses peuvent être accomplies alors que ce serait autrement  impossible ».
Nous sommes  toujours affectés par les ondes de choc qui  ont été envoyées lors du 9 / 11,  et à nouveau lorsque le système  financier s’est effondré.       Et le vrai grand choc, l’effondrement  général de la  société, est encore à venir. La version ultime de la  Stratégie du choc: « Si  l’effondrement est total, nous pouvons  accomplir n’importe quoi, peut importe ce que nous voulons accomplir ».
Je   ne vais pas avancer d’hypothèses sur la façon dont ce processus de   transition se jouera, mais je pense que ce sera un cauchemar d’une façon  ou d’une autre.  Déjà, la population grandissante de sans-abri  souffrent d’un cauchemar,  selon toutes normes civilisées. Un jour, vous  vivez dans       une maison dont la valeur est à la hausse, possédant  un bon  emploi, et le jour d’après, vous apprenez que votre famille est  dans la rue. C’est un cauchemar. Le temps de transition       sera un  moment difficile, mais ce sera une transition, elle ne  sera que  temporaire, comme une guerre. Et comme au       lendemain d’une guerre,  elle permettra  à la reconstruction sociale et économique.
  
Considérez  comment le Japon et l’Allemagne étaient socialement et  politiquement  transformés par le       processus de reconstruction de  l’après-guerre. Ceux-ci ont été des exercices  d’ingénierie sociale,  tout comme l’ont été les transformations précédentes sous  Mussolini et  Hitler. Bien que les résultats étaient       très différents, dans  chaque cas un effondrement total/défaite a été le  préambule à la  reconstruction. Un effondrement total de l’économie  capitaliste est  tout simplement l’application d’une formule       éprouvée. La deuxième  partie de la formule sera un certain nouvel ordre social, ou peut-être  un ordre social ancien, ou mélange quelconque. Quelque chose qui sera  approprié pour une économie sans croissance.
 Cela est la première partie de la guerre contre le terrorisme: elle a  permis la  création d’infrastructures d’État policier nécessaires pour  faire face à l’effondrement de la  société, et pour assurer la sécurité  du processus de reconstruction.
 Partie 2: Préparer la voie à la domination globale
 
  
 La deuxième partie de la guerre contre le terrorisme porte sur la  dimension géopolitique d’une économie mondiale de non-croissance. Plus  tôt, j’ai suggéré que la géopolitique était différente sous le  capitalisme, qu’il ne l’était 
sous les monarques souverains.  Toute la dynamique était différente et les résultats ont été mesurés  sur une échelle différente. De même, beaucoup de choses vont changer  lors d’un passage d’un capitalisme chaotique orienté sur la croissance  vers un système économique centralisé et micro-géré.
Considérons, par exemple, l’importance du contrôle des réserves de  pétrole. Dans une économie en croissance, les profits ont été le prix à  remporter et de contrôler les marchés et les canaux de distribution se  sont révélés être une main gagnante de la partie. Les dictateurs locaux  pouvaient gérer les choses à leur guise et prendre leur part des revenus  pétroliers, tant qu’ils honoraient leurs contrats avec les géants du  pétrole, qui étaient heureux de vendre aux plus offrants.   
  Dans une économie de non-croissance, où l’accent est mis sur le  contrôle direct sur l’approvisionnement et la distribution des  ressources, il devient nécessaire de sécuriser, au sens militaire, les  sources de pétrole et les routes de distribution. Il ne suffit plus de  simplement profiter de l’exploitation débridée. La sécurisation des  sources et l’allocation directe la distribution sont le fondement de la  microgestion de l’économie de la non-croissance. Ceci s’applique à  d’autres ressources essentielles comme l’uranium et les minéraux rares  nécessaires à la «défense» et à l’industrie de l’électronique.
  En fait, nous sommes au milieu d’une guerre pour mettre la main sur  les ressources, avec la Chine et la Russie signant des contrats  énergétiques à long terme avec l’Iran et le Venezuela, la  Chine  achetant des terres agricoles en Afrique, Washington qui conclue des  ententes à long terme pour les biocarburants brésiliens, en plus de  nombreux autres exemples. À plusieurs égards, l’impérialisme est en  train de revenir à l’époque coloniale, lorsque l’administration directe  était le modèle, plutôt que le modèle capitaliste: profitant des  investissements des entreprises sous des dictateurs qui oppriment leurs  populations.
  Il se produit un retour naturel vers la dynamique du «bon vieux  temps de l’empire», où les grandes puissances de l’Europe ont concentré  leur activité économique au sein de leurs sphères d’influence  individuelle. Tout le monde sait que les limites des ressources  mondiales ont été atteints, causé en partie par les pressions  démographiques, mais aussi dû en partie aux pratiques d’exploitation des  ressources . Pour cette seule raison, nous avons la partie pacifique de  la guerre pour les ressources.
  En Irak, en Afghanistan et maintenant au Pakistan et au Yémen, les  États-Unis, avec le soutien de l’OTAN, jouent la partie de la guerre  pour les ressources de façon vraiment pas pacifique. C’est plutôt avec  la main d’un tyran qu’ils le font: «j’ai le plus gros fusil, donc, je  vais prendre ce que je veux». Ces actions agressives sont très  provocatrices pour la Russie et la Chine et cela menace leurs intérêts  économiques vitaux. Une attaque contre l’Iran serait plus qu’une  provocation, ce serait une gifle directe dans la face, un défi: «Luttez  maintenant ou résignez-vous à être soumis».
  En plus de toutes ces prises de contrôle du pétrole, les États-Unis  ont entouré la Russie et la Chine avec des bases militaires et ont  récemment accéléré l’installation de systèmes antimissiles à leurs  frontières, malgré de fortes objections de la part de la Russie et la  Chine. Les États-Unis sont délibérément provocateurs et ils menacent les  intérêts vitaux de ces adversaires potentiels.    
  En réponse à cela, les alliances se forment sur une base bilatérale et sous la forme de l’
OCS.  La Chine et la Russie sont très proches dans leur coopération militaire  et le partage de la technologie. Leur planification stratégique est  basée sur l’attente d’une attaque américaine, et leur réponse  stratégique est basée sur le principe de la guerre asymétrique. Par  exemple, un missile d’un million de dollars capable de détruire un  porte-avions de plusieurs milliards de dollars. Ou peut-être une poignée  de missiles capables de désactiver le commandement et contrôle par  satellite des systèmes du Pentagone.
Pendant ce temps, les États-Unis dépensent des sommes astronomiques  sur le développement d’une capacité de première frappe, avec un système  d’armement spatiale, le contrôle des capacités du théâtre de conflit  militaire, les avant-postes d’armes nucléaires « tactiques », etc. Ce  nouveau système antimissiles est une partie importante d’une stratégie  de première frappe nucléaire, réduisant la capacité de représailles de  la Russie ou de la Chine. Ces systèmes sont plus que provocateurs. Ils  sont l’équivalent moderne de marcher vos armées jusqu’à la frontière de  votre adversaire.
  Si un échange nucléaire advenait entre les grandes puissances dans  le futur, les historiens citeraient toutes ces choses mentionnées ici  comme «signes évidents» que la guerre était pour se produire. Des  parallèles seraient tirés avec le scénario d’avant Première Guerre  mondiale, alors que l’Allemagne éclipsait la  Grande-Bretagne sur le  plan économique, tout comme la Chine est en train d’éclipser les  États-Unis aujourd’hui. Dans les deux cas, une « tentative désespérée de  maintenir l’hégémonie » serait perçue comme la cause de la guerre.
      Qu’il y ait une 3e guerre mondiale ou pas, tous ces préparatifs  témoignent clairement que nos élites bancaires ont l’intention de  présider un système mondial, de gré ou de force. S’ils voulaient un  arrangement pacifique, une division de la tarte du tiers-monde, pour  ainsi dire, cela pourrait être facilement organisé à tout moment, avec  un substantiel désarmement nucléaire. La Chine et la Russie aimerait  voir un monde stable et multipolaire; c’est seulement nos banquiers  privés internationaux qui sont obsédés par la domination du monde.
      Il est possible que la guerre nucléaire soit un «résultat souhaité»,  accomplissant une dépopulation et rendant l’effondrement encore plus  total. Ou peut-être que la Chine et la Russie recevront une offre qu’ils  ne peuvent pas refuser: «Abdiquez votre souveraineté économique pour  notre système mondial, ou subissez-en les conséquences».      D’une façon ou d’une autre, l’élite bancaire, les maîtres de l’univers  ont l’intention de présider un système mondial de microgestion. Le  projet d’effondrement est maintenant bien engagé, et le projet  «d’entourer votre ennemi» semble être plus ou moins achevé. Du point de  vue stratégique, il y aura un certain moment déclencheur, un moment clé  dans le scénario de l’effondrement économique, lorsque la confrontation  géopolitique sera jugée la plus avantageuse.
 C’est un jeu d’échecs multidimensionnel et avec des enjeux aussi  importants, vous pouvez être assurés que la synchronisation des  différents actes sera soigneusement coordonnée. Et à partir de la forme  générale du jeu, il semble que nous approchions de la fin de la partie.
  La semaine prochaine:
  - Pronostic 2012
  – un Âge Néo-ténébreux  – Post-scriptum
Note: Vous êtes invités à voir et lire les commentaires ainsi qu'à y laisser les vôtres sur Les 7 du Québec et CentPapiers.
 
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