L'Autre Monde 14 février 2011: Invité spécial - François Asselineau - L'avenir de la France au sein de l'UE
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L'Autre Monde 14 février 2011: Invité spécial - François Asselineau - L'avenir de la France au sein de l'UE
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L'Autre Monde 14 février 2011
120 min / Radio de l'UQAM, CHOQ FM
Diffusion en direct : Lundi à 15:00h
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Au programme cette semaine, 14 février 2011:
À NE PAS MANQUER: Interview exclusive avec François Asselineau, président de l'UPR, inspecteur général des finances en France et futur candidat aux élections présidentielles de 2012. Nous discutons de l'état de la France, des États-Unis et de l'économie pour nous pencher dans un deuxième temps sur la sortie de la France de l'euro et de l'Union Européenne, ce qui est le coeur du programme de l'UPR.
Soyez de la partie les lundis dès 15h sur les ondes de CHOQ FM, la radio officielle de l'UQÀM, l'alternative à Montréal et dans le monde!
***Hyperliens vers les sources des informations discutées sur l'émission d'aujourd'hui:
François ASSELINEAU – Président de l’UPR
François ASSELINEAU est né le 14 septembre 1957 à Paris.
Bachelier scientifique mention Très Bien, Diplômé d’HEC Paris en 1980, il a été reçu au concours d’entrée à l’ENA à l’issue de son service national en 1982.
Sorti deuxième de la voie d’administration économique en 1985 (Promotion Léonard de Vinci), il a choisi le grand Corps de l’Inspection générale des finances.
Il a notamment été chargé de mission auprès du Président du Crédit National puis chef du bureau Asie-Océanie à Bercy avant d’être appelé, en 1993, comme conseiller pour les affaires internationales au cabinet de Gérard Longuet, ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur du gouvernement Balladur.
En juin 1995, il devient directeur du cabinet de Françoise de Panafieu, ministre du Tourisme, dans le gouvernement Juppé – I, puis en janvier 1996 chargé de mission au cabinet d’Hervé de Charette, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Juppé – II, où il est en charge de l’Asie, de l’Océanie, de l’Amérique latine et des questions économiques. À ce titre, il prépare sur le fond les voyages du président de la République et du ministre des affaires étrangères, notamment en Chine, au Japon, en Asie du sud-est et en Amérique latine. Il rencontre et participe aux entretiens avec de nombreux dirigeants de la planète, depuis le Pape Jean-Paul II jusqu’à l’Empereur du Japon, et de Nelson Mandela aux chefs d’État brésilien, argentin, saoudien, chinois (Jiang Zemin, Li Peng), vietnamien, indonésien, etc.
Après la dissolution de l’Assemblée Nationale en 1997, il rejoint l’Inspection des finances et se rapproche de Charles Pasqua lorsque celui-ci décide, en janvier 1999, de présenter une liste aux élections européennes de juin pour protester contre la ratification sans référendum du traité d’Amsterdam. Quelques mois plus tard, François Asselineau devient directeur chargé des affaires économiques et internationales au Conseil général des Hauts-de-Seine, présidé par Charles Pasqua, puis son directeur de cabinet de 2000 à 2004. Nicolas Sarkozy, qui devient Président du même Conseil général en avril 2004, l’écarte en le nommant Délégué général à l’intelligence économique à Bercy, poste qui sera vite supprimé parce que ses analyses, bien qu’irréfutables, ne sont pas les bienvenues.
François Asselineau, actuellement Inspecteur général des finances et professeur dans plusieurs écoles de commerce, s’est engagé en politique en 1999, en adhérant pour la première fois à un parti, le Rassemblement pour la France (RPF), dans lequel il espérait retrouver un renouveau du gaullisme. Membre du Bureau National, directeur des études et porte-parole de ce parti, François Asselineau est élu Conseiller de Paris en mars 2001 sur une liste qu’il conduisait dans le XIXe arrondissement (15,8% des voix au second tour, en triangulaire contre le candidat socialiste et contre le candidat RPR-UDF).
Ayant commencé par écrire sous des pseudonymes dans plusieurs revues, analysant avec acuité les raisons pour lesquelles la construction européenne conduit la France dans une impasse politique, économique, sociale et morale d’ampleur historique, il est devenu peu à peu un penseur et un conférencier écouté.
Le 25 mars 2007, jour du 50ème anniversaire du Traité de Rome, il a décidé de créer un nouveau mouvement politique, l’Union Populaire Républicaine (UPR), dont le but essentiel est de faire sortir la France des traités européens, sereinement, unilatéralement, démocratiquement et conformément au droit international. Cette rupture décisive – que l’UPR est le seul mouvement à proposer clairement – est la clé pour redonner du sens à notre démocratie et à la République, pour relancer l’économie, protéger nos acquis sociaux, dégager la France de l’Empire qui l’asservit et nous opposer aux dérives guerrières du choc des civilisations. L’UPR invite en conséquence tous les Français de bonne volonté à se rassembler, en mettant provisoirement de côté le clivage droite/centre/gauche, le temps de récupérer, tous ensemble, la plénitude de notre souveraineté et de notre démocratie.
Pour parvenir pour de bon à ce rassemblement de tous les Français sur l’essentiel, l’UPR veille à ne jamais prendre de position qui heurterait la sensibilité et les convictions de tous ceux qui lui font confiance. Conformément à sa Charte fondatrice, l’UPR refuse ainsi de céder aux sirènes des accords électoraux qui la feraient tomber dans l’un des camps. De même, elle refuse de prendre position sur tous les sujets polémiques et secondaires sur lesquels certains s’ingénient à faire s’opposer nos concitoyens, pour mieux leur masquer le fait que le pouvoir de décision, sur ces sujets aussi, leur ont été dérobés.
L’UPR veut refaire de notre pays le porte-parole planétaire de la liberté, de la paix et de la coopération entre les peuples et les nations, en refusant en particulier de procéder à une distinction, suspecte et dangereuse, en fonction de l’appartenance ou non au continent européen.
Marié et père de deux enfants, François Asselineau est aussi un globe-trotter impénitent qui s’est déjà rendu dans 85 pays du monde sur les 5 continents. En particulier passionné d’Asie et d’Océanie, il a vécu au Japon et parle le japonais.
Son parti politique:
L’Union Populaire Républicaine est un jeune mouvement fondé en 2007 qui analyse de façon technique et sereine les raisons du déclin social et économique de la France.
Au-dessus du clivage droite-gauche, l’UPR rassemble des Français de tous bords et origines qui refusent la disparition de la démocratie. La plupart s’engagent en politique pour la première fois.
L’UPR pose la question fondamentale qu’aucun parti ni aucun média ne veut poser : avons-nous oui ou non intérêt à rester encore dans l’Union européenne ? Nos analyses prouvent que la crise politique, économique, sociale et morale de la société française trouve son origine dans l’appartenance à l’Union européenne.
Allons-nous continuer à faire confiance aux responsables qui ont plongé la France dans cette catastrophe et qui n’ont aucune solution viable à proposer ? Ou allons-nous réagir ?
Lisez notre Charte fondatrice, prenez connaissance de nos analyses et des conférences de François ASSELINEAU. Si vous partagez nos idées, rejoignez-nous pour reconquérir la souveraineté et l’indépendance de la France et des Français. Pour rétablir la démocratie.
Informations discutées lors de l'émission:
*HALF OF GERMANS WANT TO AXE THE EURO
Despite a year of propaganda from their government informing them that the beleaguered European currency is good for them, 49 per cent of Germans still wish they had the mighty mark in their pockets.
This is one of the highest proportions of Germans wanting its return since polls in the 1990s showed close to 70 per cent of them wanted to retain the mark, the currency of their “economic miracle”.
*99% Of You Say: Get Us Out of Europe -- UK Poll
Macer Hall
UK Express
A MASSIVE wave of public support was last night surging behind the Daily Express’s crusade to liberate Britain from the stranglehold of Brussels.
An exclusive poll conducted on the first day of our crusade showed an astonishing 99 per cent of people agree we should quit the European Union ...
*Selon le Centre for Economic and Business Research, l’euro a seulement 20% de chance de survivre sous sa présente forme au cours des dix prochaines années. Il se pourrait même que la zone européenne ne survive pas l’année. Le directeur Douglas McWilliams pense que le niveau de vie des européens devrait diminuer de 15% dans les plus faibles économies et que les dépenses gouvernementales soient coupées pour préserver une monnaie unique. Le CEBR averti que les problèmes financiers qui ont amputé la Grèce et l’Irlande vont se propager aux autres pays européens aux prises avec des dettes faramineuses. Selon le rapport, il pourrait y avoir une crise de la zone européenne au printemps, « si ce n’est pas avant », avec l’Espagne et l’Italie dans la mire de tir. M. McWilliams opine que pour sauver la monnaie unique européenne, il faudrait couper drastiquement dans le niveau de vie en Irlande, Grèce, Espagne, Portugal, et en Italie en plus de réduire leurs dépenses gouvernementales de l’équivalent de 10% de leur PIB.
Un spectaculaire article du Daily Telegraph : L’HORRIBLE VÉRITÉ COMMENCE À SE FAIRE JOUR SUR LES DIRIGEANTS EUROPÉENS
C’est avec un vif intérêt que j’ai pris connaissance du dernier article du journaliste britannique Ambrose Evans-Pritchard - dans le journal Daily Telegraph du 16 novembre - sur la crise irlandaise et européenne.
Et c’est pourquoi je prends l’initiative de vous en recommander la lecture ci-infra.
D’abord parce que son auteur est l’un des meilleurs journalistes du Royaume-Uni, et sans doute l’un des meilleurs journalistes du monde. Il continue, contre vents et marées, à faire son métier de journaliste, dans le sens le plus noble du terme. C’est-à-dire un métier d’investigation qui se fait un point d’honneur à découvrir la vérité derrière les mensonges officiels de tous les pouvoirs, puis d’en informer fidèlement et sans détours ses concitoyens, fussent-ils « sujets britanniques » dans le cas d’espèce. Pour ceux qui ont déjà vu mes conférences, Ambrose Evans Pritchard est d’ailleurs le journaliste dont je cite l’article du 17 septembre 2000 puisqu’il fut l’un des seuls, sinon le seul, à faire état des documents « Confidentiel Défense » déclassifiés à l’été 2000 par l’administration Clinton. Le journaliste du Daily Telegraph est ainsi le seul journaliste à avoir révélé que ces documents prouvaient - de façon on ne peut plus officielle - que la totalité de la construction européenne a été pilotée en sous-main par les autorités de Washington et leurs relais, tout au long des années 1950 et 1960 (les années après 1970 étant encore couvertes par le Secret Défense).
Ensuite, l’article d’aujourd’hui m’a d’autant plus frappé qu’il m’a semblé, à plusieurs reprises, avoir été écrit par moi-même ou par l’un des adhérents de l’UPR ! Quoi que je n’aie jamais rencontré Ambrose Evans-Prichard et qu’il vive dans un pays et un milieu socioprofessionnel fort différents des miens, ce journaliste talentueux est arrivé, par son travail sans relâche et ses investigations sans complaisance, à des analyses et à des comparaisons qui sont au fond exactement les nôtres. C’est bien la preuve que l’honnêteté intellectuelle et la vérité ne connaissent pas de frontière. Et c’est aussi la preuve, très porteuse d’espoir, qu’à travers toute l’Europe des forces sont en train de se lever pour briser la dictature impitoyable qui s’est mise en place sous couvert de « construction européenne » et pour rendre aux différents peuples d’Europe leur grandeur et leur bonheur, qui ne peuvent bien entendu aller de pair qu’avec leur liberté.
Comme on va le lire, les mots employés par Evans-Pritchard sont d’ailleurs très forts puisqu’il n’hésite pas à qualifier l’Union européenne d’organisation « proto-fasciste ». Et il a raison de le faire. De même qu’il a parfaitement raison de démonter – dans le cadre étroit d’un article de journal s’entend – le mécanisme absurde de l’euro, qui ne peut conduire qu’à son éclatement et à la destruction de l’Union européenne. Ceux qui ont assisté aux conférences que je fais depuis trois ans, et notamment à ma conférence sur la sortie de l’euro que j’ai faite depuis plusieurs mois, retrouveront des points communs, nombreux et évidents, avec mes propres analyses.
Enfin, qu’il me soit permis ici de dresser un triste constat sur la disparition de la liberté de penser et de publier en France.
Le Daily Telegraph, qui est l’un des journaux les plus anciens et les plus sérieux du monde, a fait d’Ambrose Evans Pritchard l’un de ses journalistes vedettes et lui ouvre grand ses colonnes pour publier l’article qu’on va lire. Ce journal et ce journaliste représentent à mes yeux ce qu’a de plus grand le peuple britannique : à savoir un goût inné pour le débat démocratique vrai, envers et contre tout.
Quel serrement de cœur ne m’étreint-il pas quand je pense qu’un tel article, dans un média de tout premier plan et sous la plume d’un journaliste de grand renom, est en revanche tout simplement impossible en France ! Dans le meilleur des cas, les médias français consentent de mauvaise grâce (et avec des arrière pensées calculatrices) à accorder, à dose homéopathique, un « point de vue » mal argumenté et faussement iconoclaste à telle ou telle personnalité politique connue pour son extrémisme ou pour sa complaisance avec les partis en place.
Jamais nos grands médias n’accordent de place à des analyses (et à des grands journalistes) lucides, honnêtes, démocratiques et sereines, donc réellement convaincantes - comme celles d’Ambrose Evans-Pritchard. Le regretté Maurice Allais en savait quelque chose. J’en sais moi aussi quelque chose, et vous avec moi, puisque, nonobstant la mobilisation de tous, nous n’arrivons toujours pas à obtenir un temps d’antenne dans les émissions, pourtant prétendument iconoclastes, de MM. Taddeï ou Bourdin par exemple .
Que chacun et chacune d’entre vous médite bien cet état d’asservissement des médias français et le fasse savoir tout autour de lui (ou d’elle). Car c’est là, principalement, que réside désormais le dernier verrou qui maintient les Français dans l’état d’hébétement qui empêche leur libération. Il est de notre devoir, à tous, de diffuser nos analyses, et aussi celles qui vont dans le même sens, comme cet article ci-après que je vous suggère de diffuser largement.
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L’article d’Ambrose Evans Pritchard auquel je fais allusion s’intitule The horrible truth starts to dawn on Europe’s leaders et est disponible librement à la lecture en anglais sur le site Internet du Telegraph, à l’adresse http://blogs.telegraph.co.uk/finance/ambroseevans-pritchard/100008667/the-horrible-truth-starts-to-dawn-on-europes-leaders/
Pour ceux qui ne lisent pas l’anglais, je me suis essayé à une traduction que je vous propose ci-après. Elle ne vaut que ce qu’elle vaut et je ne prétends pas être un interprète hors pair.
J’espère néanmoins que cette lecture vous fortifiera dans la conviction que l’UPR est le seul mouvement politique qui ait une claire conscience des très graves enjeux du moment et qui propose aux Français la voie de sortie la plus sereine et raisonnable qui soit.
Quant à ceux qui nous critiquent, ils feraient bien de faire leur examen de conscience et d’y réfléchir à deux fois. Car le temps risque de venir vite où une sortie, en bon ordre et sans drame, de l’euro et de la funeste utopie européiste leur apparaîtra comme un moindre mal. Espérons qu’il ne sera pas alors trop tard.
L’UPR est le seul mouvement à proposer cette sortie politique et en bon ordre. À défaut d’UPR, il se pourrait bien que tout se termine en cauchemar et dans la rue, comme semble le craindre lui-même le journaliste du Daily Telegraph.
François ASSELINEAU
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ARTICLE DU DAILY TELEGRAPH DU 16 NOVEMBRE 2010
L’HORRIBLE VÉRITÉ COMMENCE À SE FAIRE JOUR SUR LES DIRIGEANTS EUROPÉENS
C’est désormais le projet européen en entier qui risque de se désintégrer, avec des conséquences stratégiques et économiques qui sont très difficiles à prévoir.
Dans un discours prononcé ce matin, le président de l’Union européenne Hermann Van Rompuy (par ailleurs poète et versificateur en japonais et en latin) a mis en garde : si les dirigeants européens ne traitent pas correctement la crise actuelle et laissent la zone euro se fracturer, ils détruiront l’Union européenne elle-même.
« Nous sommes dans une crise de survie. Nous devons tous travailler ensemble pour faire survivre la zone euro, parce que si nous n’arrivons pas à faire survivre la zone euro, nous n’arriverons pas non plus à faire survivre l’Union européenne » a-t-il lancé.
Bien, bien. Quoi qu’il s’agisse d’un thème on ne peut plus familier aux lecteurs du Daily Telegraph, cela n’en fait pas moins un choc que d’entendre une telle confession, après toutes ces années, dans la bouche même du président de l’Europe.
Il admet que le pari d’avoir lancé une monnaie prématurée et dysfonctionnelle, ne disposant ni d’un Trésor centralisé, ni d’une fusion des dettes nationales, ni d’un gouvernement économique pour la soutenir, - et d’avoir, qui plus est, opéré ce lancement avant que les économies, les systèmes légaux, les pratiques de négociation salariales, la croissance de la productivité, et l’élasticité des économies aux taux d’intérêt, soient parvenus à un degré de convergence suffisant du nord au sud de l’Europe – eh bien ce pari est maintenant susceptible de provoquer un horrible retour de flammes.
Jacques Delors et ses compères fondateurs de l’union économique et monétaire (UEM) avaient pourtant été mis en garde par des économistes de la Commission, au début des années 90, que cette aventure insouciante ne pourrait pas fonctionner et qu’elle mènerait à une crise traumatique. Ils ont écarté les avertissements.
Ils avaient également été prévenus que les unions monétaires n’éliminent nullement les risques : elles ne font que les transformer de risques sur les devises en risques sur les défauts de paiement. C’est pour cette raison qu’il était de la plus haute importance de disposer, dès le début, d’un mécanisme en état de fonctionnement pour résoudre les défauts sur les dettes souveraines ou les coupes obligataires, avec des règles claires pour établir la tarification appropriée à ce type de risque.
Mais non, les maîtres de l’UE n’ont rien voulu entendre. Ils ont considéré qu’il ne pourrait y avoir aucun défaut de paiement, et aucune mesure préparatoire n’a été prise, ni même autorisée, pour traiter une situation pourtant parfaitement prévisible. À leurs yeux, la foi politique seule suffisait.
Les investisseurs qui auraient dû être mieux informés sont tombés directement de plain pied dans le piège, en achetant de la dette souveraine grecque, portugaise et irlandaise à seulement 25-35 points de base au-dessus des Obligations de l’État allemand à 10 ans [Bunds]. Au plus haut du boom, les fonds achetaient des bons espagnols avec un écart d’à peine 4 points de base. Maintenant, nous voyons ce qu’il se produit quand on introduit un tel aléa dans le système, et que vous fermez en outre le thermostat d’alerte.
M. Delors avait raconté à ses collègues que n’importe quelle crise serait une « crise bénéfique », qu’elle permettrait à l’Union européenne de vaincre la résistance au fédéralisme fiscal et d’accumuler ainsi de nouveaux pouvoirs. Le but de l’union économique et monétaire était un but politique et non pas économique, et c’est pourquoi les objections des économistes pouvaient heureusement être passées par pertes et profits. Une fois que le monnaie unique existerait, les États membres de l’Union européenne abandonneraient leur souveraineté nationale pour lui permettre de fonctionner sur la durée. Elle conduirait ainsi inéluctablement au rêve de Jean Monnet d’un véritable État fédéral européen.
Faites donc entrer la crise !
Derrière ce pari, bien sûr, il était fait l’hypothèse que n’importe quelle crise pourrait être contenue à un coût supportable, une fois que les déséquilibres du système « une même taille qui ne convient à personne » typique de l’union monétaire européenne aurait déjà atteint des niveaux catastrophiques, et une fois que les bulles de crédit des pays du sud de l’Europe [baptisés le « Club Med »] et de l’Irlande se seraient effondrées. L’hypothèse était faite aussi que l’Allemagne, les Pays Bas, et la Finlande finiraient - sous l’avalanche des protestations – à se résoudre à payer la facture pour une « Transferunion ». [Union européenne fondée sur le transfert des richesses entre États membres].
Il se pourrait bien que nous soyons amenés à vérifier bientôt si ces deux hypothèses étaient correctes. Loin de lier tous ensemble les pays d’Europe, l’union monétaire mène à l’acrimonie et aux récriminations mutuelles. Nous avons assisté à une première éruption en début d’année, lorsque le vice Premier ministre grec a accusé les Allemands d’avoir volé l’or grec des chambres fortes de sa banque centrale et d’avoir tué 300.000 personnes sous l’Occupation nazie.
La Grèce est maintenant sous protectorat de l’Union européenne, ou plus pudiquement de « Mémorandum » puisque c’est ainsi qu’on l’appelle. Ce qui a donné naissance à des attaques terroristes piqûres d’épingle contre quiconque est lié de près ou de loin aux pouvoirs européens. L’Irlande et le Portugal sont un peu plus loin en arrière sur cette route qui conduit à la servitude mais ils sont déjà confrontés à des politiques dictées directement depuis Bruxelles et ils seront bientôt placés à leur tour sous des protectorats formels, et ce dans tous les cas.
L’Espagne a plus ou moins été forcée de réduire les salaires de la fonction publique de 5% pour se conformer aux exigences de l’Union européenne faites en mai. Tous doivent se plier au programme européen d’austérité, sans pouvoir compter sur le soulagement compensateur d’une dévaluation ou d’une politique monétaire plus accommodante.
Si tout cela continue l’année prochaine, avec un chômage à un niveau record de dépression ou même continuant à grimper encore plus haut, il va commencer à devenir important de s’interroger sur qui a la « propriété » politique sur l’ensemble de ces politiques. Est-ce vraiment le fruit d’un consentement pleinement démocratique ? Ou bien ces souffrances sont-elles imposées par des chefs suprêmes étrangers dans un but purement idéologique ? Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour prévoir les effets de tout cela sur l’entente en Europe.
Mon opinion personnelle est que l’Union européenne est devenue illégitime lorsqu’elle a refusé d’accepter le rejet de la Constitution européenne par les électeurs français et néerlandais en 2005. Il ne peut y avoir aucune justification pour faire revivre ce texte sous l’appellation de traité de Lisbonne et le faire adopter de force par une procédure parlementaire sans référendums, dans ce qui n’était au fond rien d’autre qu’un putsch autoritaire. (Oui, les parlements nationaux ont eux-mêmes été élus – il n’est pas utile de m’adresser des commentaires indignés pour le souligner -; mais quel fut le motif pour que les gouvernements français et néerlandais refusent à leurs propres peuples de revoter dans ce cas précis ? Les chefs élus peuvent aussi violer la démocratie. Il y avait une fois un caporal autrichien…. mais n’entrons pas là dedans).
L’Irlande était le seul pays obligé par sa Constitution à organiser un référendum. Quand cet électorat seul a également voté Non, l’Union européenne a de nouveau négligé le résultat et a intimidé l’Irlande pour qu’elle vote une deuxième fois afin d’obtenir le « bon vote ».
C’est le comportement d’une organisation proto-Fasciste. Ainsi, si l’Irlande maintenant - par une ironie de l’histoire et au nom de représailles méritées – enclenche la réaction en chaîne qui va détruire la zone euro et l’Union européenne, il sera difficile de résister à la tentation d’ouvrir une bouteille de whiskey de Connemara de bouteille et de savourer le moment. Mais il faudra résister à cette tentation. Car le cataclysme ne sera pas joli.
Ma pensée personnelle, pour tous ces vieux amis qui travaillent toujours pour les institutions de l’Union européenne, est de savoir ce qui va arriver à leurs euro-retraites si ce qu’annonce M. Van Rompuy est exact.
Ambrose EVANS PRITCHARD
Daily Telegraph
16 novembre 2010
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